samedi 27 février 2010

Bloody Mary

Cela fait bien longtemps que je raffole de violence musicale, de colère sonore, d’ondes mécaniques aussi rageuses que progressives, peut être depuis Nirvana. Friand de gourmandises métalliques ou hardcore, je me suis orienté vers la musique du groupe Cursed. Encore une sommité musicale que je n'ai pu connaître avant son split. Je commence donc par le titre « Bloody Mary », lors de son audition, je ressens une légère sensation d’oppression. J'ai l'impression de basculer 5 6 ans en arrière. La colère du chanteur est assez banale pour un groupe affilié au punk au hardcore et au metal, mais ça voix a un petit quelque chose qui fait la différence. Il y a comme une densité musicale, le son a une ténébreuse texture. Puis la rythmique ralentit. Les riffs semblent plus plombant. I KNOW IT'S WROOOOONG ! Rythmique punk puis crust, les riffs semblent s'éclaircir tout en étant pachydermiques, les hurlements deviennent plus aigu, plus furieux. Je me sens vibrer, je me sens habité, je suis off, je sens le désespoir et la démence du vocaliste. C'est pour ces sensations là que j'écoute des musiques extrêmes. Rares sont les chansons qui ont un tel effet sur moi.

samedi 20 février 2010

Ce matin un gamin a buté un prof

Ce matin un gamin a buté un prof. La victime était excédée de subir les humiliations répétées de ses enseignants, qui étaient bien souvent suivi des brimades de ses camarades. La victime semblait douter de la faculté de ses enseignants à pouvoir les faire ingurgiter la totalité du programme au cours de l'année scolaire, et ne semblait pas comprendre pourquoi ils s'évertuaient à perdre un temps précieux sur des remontrances d'une demi heure ou sur des activités ni ludiques ni instructives. Le coupable était quadragénaire, semblait faire son travail comme il se doit, des témoignages d'anciens élèves relatent qu'il avait une appétence particulière pour les remontrances, il jouissait de sa supériorité, ils projetaient les craies sur la figures des bavard, tirait les cheveux des rebelles et giflait les rebelles qui avaient le malheur d'avoir des fibres capillaires trop courtes. Il faisait passer au tableau ceux qui étaient incapable de faire les exercices correctement, et plutôt que de faire son travail, d'être pédagogue, il prenait un plaisir sadique à humilier sa victime, le supplice morale pouvait durer une heure, une heure durant laquelle la victime subit, une heure durant laquelle le reste de la classe à défaut de s'instruire regarde le spectacle. Le coupable aimait particulièrement faire passer après « les branleurs » comme ils les appelaient un « bon » qui allaient « torcher » l'exercice avec célérité, cela lui permettait de conclure son humiliation par une comparaison qui allait enfoncer un peu plus la victime (le « branleur »), et peut importe si cette façon de faire poussaient les élèves à se haïr les uns les autres. Lorsque la victime récite son cours, le coupable appelle ça du baratin, lorsque la victime tente de se justifier, de s'expliquer, le coupable appelle ça de l'insubordination, chose qui se finit assez souvent dans le bureau de la principale ou du proviseur. Le coupable se plaisait à insulter la victime, sachant pertinemment que la victime ne pouvait pas répliquer, a moins bien sur de vouloir une nouvelle fois rendre visite au proviseur... La victime loin d'être exempt de tout défaut se soulageait en dégradant le véhicule de son bourreau. Le coupable dans les conseils de classe accablait sa victime (bien qu'elle soit absente), préconisait des voies de garages pour elle, en dépit de l'avis de ses collègues. Il ne faut pas croire que le coupable haïssait tous les mauvais élèves et seulement les mauvais élèves (du moins ceux qu'ils considéraient comme tel), il aimait beaucoup certaines personnes, et savait être pédagogues avec elles, il n'hésitait pas à les défendre dans les conseils de classes, à appuyer leurs candidatures pour des filières prestigieuses. Et comme on le sait tous l'affection et l'aversion peuvent être inconditionnelles, et si il lui arrivait de prendre pour des « branleurs » des élèves moyens, il lui arrivait aussi de soutenir des mauvais élevés en dépit de la motivation de ces derniers. Ce matin la victime s'est juré de pourfendre le coupable, ce matin le « branleur » a voulu mettre un point final à ses humiliations, ce matin le gamin a voulu rivaliser, se défaire de son complexe d'infériorité. Ce matin un coupable est mort, lacéré par des coups de couteaux. On dit que la victime s'est acharnée pendant un quart d'heure sur le coupable, ce sont les professeurs des salles d' a cotés et les pions qui ont arrêté le massacre, trop tard... La victime semblait incontrôlable, ils n'étaient pas trop de trois pour empêcher la victime d'exercer son action macabre. On entendit la victime hurler tout comme le coupable, des insultes ont figés dans les deux sens, des pleurs aussi, le coupable a malgré tout supplié la victime de l'épargner... Sans succès. La victime avait le regard lumineux, de son regard jaillissait une haine sans limite, c'est à se demander si elle prenait plaisir a voir le coupable se noyer dans son propre sang. La victime sera considéré comme folle, passera les trente prochaines années de sa vie en prison, le coupable sera incinéré, sa dépouille étant trop dégradée pour être mise dans un cercueil.

Tenebris


J'étais encore lycéen, j'aimais beaucoup le quartet americano-armenien de la cité des anges, mais je recherchais plus, plus de violence, plus de rapidité, de brutalité. Je voulais savoir si j'étais capable d'écouter de la musique encore plus bourrine. J'avais déjà tenté d'écouter des morceaux de l'hydre à 9 têtes d' Iowa, je n'avais pu entendre que du bruit, je pensais que ce groupe représentait la limite de l'audible que mes oreilles ne sauraient franchir. J'avais malgré tout pu me rendre compte chez un ami, que le vocaliste de la formation de Des Moines était capable de chanter avec une voix claire, ce qui rendait la musique du groupe nettement moins bruitiste. Un soir je me senti prêt à subir l'épreuve du groupe au nœud coulant, je tentât l'expérience seul dans ma chambre, il faisait nuit, les premiers sons que j'entendis fut des hurlements bizarres, presque inquiétant, des sonorités étranges, puis du bruit, je n'étais pas vraiment surpris de percevoir ainsi la musique du groupe d' Iowa, mais j'étais surpris de ne plus être brutalisé, de pouvoir écouter ce son sans souffrance, j'étais passé du stade de l'asphyxie musicale au stade de l'apnée musicale. Plus surprenant encore, je percevais une colère incontrôlée car tout simplement incontrôlable, une rage presque inexplicable, une haine absolue, un véritable chaos , une noirceur que les chants clairs parvenait difficilement à éclaircir. J'avais gouté à l'obscurité, je ne pourrais désormais plus m'en passer.